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PRESENTATION GENERALE DE LA FORET EN AQUITAINE

Il est possible de distinguer trois ensembles forestiers majeurs en Aquitaine, sur la base notamment de critères physiques.

PEFC Aquitaine La zone Dordogne Garonne, au nord-est, est un ensemble de plateaux calcaires parfois recouverts de placages acides et entrecoupé de vallées fluviales (dont celles de la Dordogne et de la Garonne).

PEFC Aquitaine L'ouest de la région est un bassin sédimentaire sableux très plat - hormis le long de la côte où s'étire un long cordon dunaire - les Landes de Gascogne. Les sols qui s'y développent sont généralement pauvres, acides et souvent podzoliques.

PEFC Aquitaine La zone Adour Pyrénées, au sud, est la plus hétérogène, englobant la vallée de l'Adour, le piémont pyrénéen et la zone de moyenne et de haute montagne.

Les formations forestières rencontrées sur ces trois ensembles sont également bien distinctes, particularités physiques des milieux en question, mais aussi l'histoire propre à chacune de ces zones. Chênaie et châtaigneraie constituent ainsi les formations forestières les plus fréquentes en Dordogne-Garonne, les forêts des Landes de Gascogne sont très largement dominées par la forêt cultivée de Pin maritime, tandis que les forêts d'Adour Pyrénées s'avèrent logiquement plus variées, dominées par la chênaie et la hêtraie.

Les trois zones définies correspondent aux niveaux les plus pertinents pour la mise en œuvre de la politique de gestion durable tenant compte des découpages du milieu naturel, des compétences des institutions et des différences culturelles.

LE MASSIF ADOUR PYRENEES

1- Carte du massif Adour Pyrénées


Source : I.G.N.

Le secteur Adour-Pyrénées s'étend du massif landais au Nord à la frontière espagnole au Sud, constitué de 140 km de montagnes, et de la Bigorre à l'Est jusqu'à l'océan Atlantique à l'Ouest.

D'une superficie totale dépassant 1 million d'hectares dont , il offre une variété de climats, de sols, de reliefs et de paysages exceptionnelle.

Trois grands ensembles ont été définis :

                   - Zone Adour, plaines et coteaux des Pyrénées

                   - Zone Basse montagne et bordure pyrénéenne

                   - Zone Montagne

2- Le milieu naturel

PEFC Aquitaine Zone Adour, plaines et coteaux

C'est la zone la plus vaste du massif Adour-Pyrénées, à cheval sur les départements des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Les coteaux et les collines bocagères qui se succèdent au nord contrastent avec l'uniformité du massif landais.

Plus au sud, une topographie confuse est formée de collines, de vallées et de terrasses fluvio-glaciaires.

Le climat doux et humide à proximité du littoral ou de la montagne basque est marqué par une baisse de la pluviosité en allant vers l'Est (plus de 1 500 mm à Mauléon contre 950 mm seulement dans les environs de Lembeye) alors que, inversement, l'amplitude thermique mensuelle augmente.

Les substrats géologiques rencontrés sont très variés : alluvions, sédiments détritiques ou molasses du tertiaire, flyschs du Crétacé. Il s'ensuit une grande variété de sols que l'on peut généralement classer "sols bruns" (acide, lessivé, calcique, …).

Le taux de boisement est de 23% avec une très large majorité de feuillus au sein desquels le chêne pédonculé est prépondérant (les futaies de chêne de l'Adour sont d'ailleurs réputées pour la qualité et la quantité de bois qu'elles fournissent). La forêt est représentée par une mosaïque de taches boisées, morcelées et bordées ou pénétrées de terres agricoles ou pastorales et de landes. On trouve également le châtaignier, les chênes tauzin et pubescent, le frêne, l'aulne et le bouleau. Le peuplier fait son apparition dans les zones humides et quelques hêtres dans les versants Nord. Les résineux sont représentés par des taches de pin maritime ou des reboisements récents en pin laricio.

PEFC Aquitaine Zone Basse montagne et bordure pyrénéenne

Le piémont basque à l'ouest a une topographie très complexe avec des hauteurs allant jusqu'à 900 m (la Rhune) entrecoupées de bassins agricoles ou de vallées s'abaissant à 200 m. Les dépressions ont un aspect bocageux alors que les sommets sont couverts de landes à fougères et d'arbres épars.

Le Piémont béarnais à l'est est une région de transition vers la montagne avec des reliefs variés : coteaux, vallées des gaves, collines, basses montagnes, terrasses, …

Le climat est très humide avec de certaines rudesses hivernales, conséquences d'une montagne toute proche.

La géologie est ici très complexe ; on rencontre des blocs de quartzite, des collines de flyschs, des îlots de grès, des calcaires du crétacé, des alluvions anciennes, … Ceci donne des sols variés allant des sols bruns aux rendzines.

Le taux de boisement est de 28% mais la forêt n'est pas uniformément répartie : bocages à l'est et à l'ouest de la zone, avec des cultures des prés et des landes et de grandes étendues boisées au centre.

De très nombreuses essences sont présentes ici ; à celles citées plus haut, il faut ajouter de nombreuses espèces introduites comme le tulipier de Virginie, le chêne rouge, le douglas et le mélèze. C'est le chêne pédonculé qui reste l'élément de base.

PEFC Aquitaine Zone Montagne

C'est la partie la plus élevée du secteur Adour-Pyrénées ; elle ne s'abaisse jamais en dessous de 400 m et culmine à 2 974 m (pic Palas). La montagne béarnaise, correspondant aux hautes vallées d'Ossau et d'Aspe, constitue une véritable muraille aux chaînons abrupts. Plus à l'ouest, le relief s'adoucit et perd de l'altitude. Partout les reliefs présentent une grande variété, résultat d'une résistance à l'érosion différente selon leur nature.

Le climat est très contrasté, avec une pluviosité allant de 900 m au fond des vallées à près de 2 000 mm près des sommets. C'est un climat montagnard dans la partie sud de la zone.

La zone axiale des Pyrénées est formée de terrains métamorphiques et cristallins qui, à l'ouest, plongent sous les calcaires crétacés du pic d'Anie (avec le karst de la Pierre-St-Martin) et du pic d'Orhy.

Les sols rencontrés sont des sols bruns, carbonatés ou acides selon la nature de la roche-mère, et des rankers en haute montagne.

Le taux de boisement est de 42% ; les essences rencontrées sont le châtaignier (vestiges de vergers à fruits), les chênes pédonculé rouvre et pubescent, l'orme, le tilleul, les érables, le frêne, le robinier le saule, le tremble et bien entendu le hêtre qui est ici l'essence prépondérante (dont la célèbre forêt d'Iraty). Le sapin pectiné est également très présent, ainsi que des pineraies d'altitude qualifiées de remarquables et pouvant vivre jusqu'à 2 300 m (pin à crochets et pin sylvestre).

3- Histoire du Massif Adour Pyrénées

Les textes anciens témoignant d'une importante couverture forestière dans cette zone sont nombreux.

En 1388, on notait qu'entre Lourdes et Orthez en passant par Morlaas, "tout est bois". En 1360, le chemin de la vallée d'Aspe se glisse "entre les forêts qui sont sur les bords". En 1698, l'intendant du Béarn et de Navarre écrivait "le terrain de Béarn est si propre pour le bois que ce petit pays en fournirait un royaume entier".

Les noms d'Hagetaubin (64) ou d'Hagetmau (40) attestent également qu'il existait d'anciennes forêts de hêtre à l'emplacement de ces petites villes.

Puis vient l'époque des grands défrichements, pour l'agriculture et l'élevage mais aussi pour l'industrie ; d'importants besoins en bois se font sentir pour l'approvisionnement des forges, la fabrication du charbon, l'extraction du tanin, la fabrication de traverses de chemin de fer et de tonneaux, les usages domestiques comme le bois de construction ou le bois de feu, les piquets de clôture ou de vigne.

Les arsenaux des 17ème et 18ème siècles, au temps où les vaisseaux étaient en bois, sont friands des bois "courbes et courbants" des chênaies de l'Adour ainsi que des immenses sapins bien droits pour la fabrication des mâts, faisant réaliser de véritables prouesses techniques (chemin de la mâture à Urdos) et assurant la réputation de la vallée d'Aspe.

Le versant septentrional des Pyrénées Occidentales se dénude peu à peu, à l'inverse du versant méridional toujours riche en essences très variées. C'est ainsi que, au cours de la deuxième moitié du 19ème siècle, la forêt enregistre sa plus faible superficie : 17% du territoire.

Avec le déclin de l'industrie, l'abandon progressif du matériau-bois et, surtout, l'exode rural la forêt reprend peu à peu "ses droits". Ainsi, depuis le début du 20ème siècle, la superficie forestière ne cesse globalement d'augmenter. Il ne s'agit pas de boisements artificiels, malgré les efforts des forestiers aidés en cela par la création du FFN en 1946, mais d'une extension par accrus naturels. Cette extension concerne en priorité les zones pentues, difficiles à travailler et les terrains pauvres. Les petites propriétés agricoles, difficilement viables, ne sont pas épargnées par l'enfrichement (entre les inventaires de 1985 et de 1995, la forêt soumise s'est accrue de 5% et la forêt privée de 13%.


Source : I.F.N.

Aujourd'hui, la forêt du secteur Adour-Pyrénées couvre un peu plus du quart du territoire. Il est prélevé annuellement moins de la moitié de l'accroissement biologique et la filière bois est aux abois. Concilier une dynamique économique nécessaire à la survie de cette filière avec les enjeux environnementaux et sociaux constitue le défi d'une gestion durable.

LE MASSIF DORDOGNE GARONNE

1- Carte du Massif Dordogne Garonne

PEFC Aquitaine
Source : I.G.N.

Le périmètre du massif Dordogne Garonne englobe tous les territoires, délimités au sud et à l'ouest par le massif landais, au nord et à l'est par les limites de la région Aquitaine. Il s'étale sur trois départements.

Le massif Dordogne Garonne n'est pas homogène du point de vue forestier. Il couvre une vaste zone de plus de 1,8 millions d'hectares, à cheval sur trois départements : la Dordogne, le Lot & Garonne et la Gironde.

Il est divisé en deux zones très distinctes : l'une très boisée au nord qui correspond en gros au Périgord, l'autre, très agricole, au sud ouest qui regroupe les vignobles du Bordelais, du Bergeracois et du Marmandais, les terres de grandes cultures et de maraîchage du Lot et Garonne et du Ribéracois, et les vallées fertiles de la Garonne et de la Dordogne.

2- Le milieu naturel

Inutile de séparer le massif en deux parties pour étudier les essences qui le composent. Les forêts résiduelles du Lot & Garonne ou celles du Périgord qui étaient étroitement associées aux exploitations agricoles ont été traitées de la même manière. Par exemple, le hêtre, hostile au développement du sous bois et dont la litière n'est pas de bonne qualité, a été éradiqué au profit du chêne.

Les peuplements du massif Dordogne / Garonne contiennent très souvent du taillis et des arbres de futaie. Il convient d'étudier les essences dans chacun de ces étages.

 

La répartition des essences montre que les forêts du massif forment un gisement important capable d'alimenter une filière pour trois essences : les chênes "nobles" (pédonculés et rouvres) et le pin maritime dans la futaie, le châtaignier dans les taillis. Ces trois filières sont bien développées en Dordogne-Garonne.

Les chênes pubescents, très présents en surface sont peu productifs. Ils occupent des terrains de causse et n'ont d'autre usage que le bois de feu ou le bois d'industrie. Les autres résineux (Pins sylvestres, Laricios) ne forment pas encore un gisement spécifique, seul le Douglas peut profiter du gisement Limousin. Les autres feuillus, parfois précieux (merisiers) parfois très demandés (robinier) souvent médiocres (chênes tauzins, charmes, trembles etc.) sont très dispersés dans la masse.

En dehors des forêts, les peupliers représentent un gisement important (21 799 ha en 2000 - Terruti), producteur d'une matière première de bonne qualité très attendue. (146 750 m3 de bois d'œuvre récoltés en 1999 - EAB). Ce gisement génère une filière active en Lot et Garonne.

Enfin, le noyer doit faire l'objet d'une mention spéciale. Arbre emblématique du Périgord, il est menacé de disparaître en tant que producteur de bois : les vergers anciens disparaissent (vieillissement, récoltes, maladies, tempête) et les vergers modernes ne produiront pas de bois. Le gisement de cet arbre doit être reconstitué.

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PEFC Aquitaine Zone Périgord

Cette forêt est avant tout hétérogène. C'est une vaste mosaïque de peuplements qui diffèrent entre eux selon la station, la parcelle, les propriétaires et l'histoire.

Son hétérogénéité due aux caractéristiques écologiques, décrites plus haut, est augmentée par plusieurs facteurs :

·        La gestion liée à l'agriculture : les coupes et les travaux sont effectués par les propriétaires eux-mêmes, sur de petites surfaces pour être compatibles avec le temps disponible. Ainsi, on peut trouver plusieurs classes d'âge ou des peuplements différents sur une même parcelle de quelques hectares.

·        Cette forêt est privée. Au fil des successions, les parcelles forestières ont été partagées de plus en plus finement si bien que de nos jours une propriété de quelques hectares peut se composer de petites parcelles éparpillées. Ce morcellement rend difficile les actions d'envergure.

·        La moitié de sa surface est due à la colonisation de terrains agricoles. Cette reconquête s'est effectuée progressivement, petites parcelles par petites parcelles ce qui crée avec le temps une hétérogénéité supplémentaire.

Elle apparaît comme une vaste zone de piémont s'élevant du sud-ouest au nord-est, de quelques 30 m dans la vallée de la Dordogne à 478 m sur la bordure limousine.

L'essentiel du massif repose sur une succession de plateaux calcaires souvent recouverts de placages acides plus ou moins épais et entaillés par de nombreuses vallées. On y trouve cependant des assises géologiques très variées allant de vastes dépôts du tertiaire, aux roches cristallines du nord, en passant par tout une gamme de calcaires, le tout remanié par d'intenses phénomènes d'érosion et de transport consécutifs aux mouvements tectoniques qui ont provoqué le relèvement du massif central et l'affaissement du bassin aquitain.

Ainsi, un nombre important de régions naturelles peuvent y être identifiées offrant chacune, sur le plan de la végétation et des paysages une individualité marquée : le Nontronnais (granitique), le Périgord blanc et le Périgord noir (socle crétacé, placages acides du sidérolithique sur les sommets), les Causses (calcaire dur du jurassique), la Double et le Landais (dépôts tertiaires de "sables et argiles du Périgord").

Les sols sont très variés et vont des rendzines sur calcaire aux sols podzoliques sur arène granitique en passant par la vaste palette qui va du sol brun calcaire, au sol lessivé, le tout compliqué selon les endroits par la présence plus ou moins importante d'hydromorphie.

La pluviométrie qui va en augmentant du sud-ouest (700 mm) au nord-est (> 1000 mm) vient augmenter les variations des conditions de station.

Enfin, les chaleurs de l'été peuvent provoquer des déficits hydriques dans le sol et donc des difficultés dans l'alimentation en eau des arbres. L'économie de l'eau de chaque station étant un des facteurs principaux de la composition et de la vigueur de la végétation en place, on imagine, dans ce pays extrêmement vallonné la diversité des conditions de milieu que la topographie et les effets de versant engendrent.

Cette hétérogénéité naturelle des conditions de station vaut au Périgord d'être souvent qualifié de mosaïque écologique.

PEFC Aquitaine Zone Territoires Agricoles du Sud

Les conditions générales de milieu y sont moins variées que précédemment sans exclure des variations fines parfaitement ressenties par les agriculteurs. On distingue quelques grandes régions :

·        Les vallées de la Garonne et de la Dordogne : le fond de ces vallées présente des sols bruns, riches, assis sur alluvions récentes. Les bords, en terrasses successives, ont développé sur alluvions anciennes des sols plus ou moins lessivés. Des variations dans la qualité des stations sont provoquées par la présence de bancs de grave ou de zones marécageuses.

·        Les vastes coteaux molassiques de Terrefort en Lot & Garonne qui se prolongent dans le Bergeracois en Dordogne et dans l'Entre-deux-mers en Gironde. Les sols y dépendent du relief : des sols bruns plus ou moins lessivés sur les pentes douces exposées au nord ou à l'est, des rendzines jeunes sur les pentes rapides exposées ouest et sud, des sols bruns à lessivés, argileux ou sableux sur les plateaux et les crêtes. Ces sols sont appelés "boulbènes" (sols légers, terres sableuses, perméables et battantes) ou "terrefort" (sols lourds, argileux, plastiques et imperméables).

·        Le pays de Serres en Lot et Garonne où apparaissent des corniches rocheuses ("serres") dues à l'existence de faciès de calcaire lacustre ou marin.

·        Les coteaux viticoles qui bordent les vallées sont de vastes ensembles de molasses et de calcaires tertiaires recouverts localement d'argiles de décalcification, ainsi que de dépôts de graviers, sables ou limons.

·        Le Ribéracois, extension des plateaux agricoles charentais, assis sur calcaire crayeux et ayant développé des "terres de champagne" grisâtres parsemées d'éclats de calcaire blanc.

·        Le marais littoral, zone  marécageuse de la rive droite de la Gironde.

La pluviométrie n'augmente pas l'hétérogénéité des conditions de station sur la zone. Mis à part la frange ouest qui bénéficie de conditions océaniques, le reste du territoire reçoit une pluviométrie à peu près homogène (600 à 700 mm au cœur du Lot & Garonne, 700 à 800mm sur le reste du territoire).

3 Histoire du Massif Dordogne Garonne

PEFC Aquitaine Zone Périgord

Du Néolithique au XIX siècle

On enregistre la première action de l'homme sur la forêt dès le néolithique (-15000 av. JC) : défrichement par brûlis. La chênaie mixte (contenant des hêtres) s'édifie vers –5000 av. JC, puis le pin sylvestre s'installe à partir du massif central et le charme colonise les milieux frais (-2000 à –800 av. JC). Le pin maritime, d'origine gasconne apparaît lui aussi vers –800 av. JC.

On estime que jusqu'au XIe siècle le capital forestier est intact. Par la suite, la surface forestière va diminuer sans interruption sous l'effet de l'accroissement de la population, du développement de l'artisanat, de la poussée monastique, du défrichement pour l'agriculture et des besoins militaires.

La superficie forestière de la Dordogne atteint son minimum en 1862.

Une reconquête de la forêt

A la fin du XIXe, un retournement de tendance brutal apparaît. Un exode rural important provoqué par la destruction du vignoble par le phylloxéra (100 000 ha) puis par l'abandon des vergers de châtaigniers (80 000 ha) du fait de la maladie de l'encre et du changement d'habitudes alimentaires engendrent la libération de nombreux territoires qui vont être progressivement reconquis par la forêt. La montée des besoins "industriels" (forges, découverte de l'extraction du tannin, etc.) provoque en même temps une exploitation intensive des forêts qui généralise le traitement en taillis.

Ce mouvement se prolonge jusqu'à nos jours, alimenté depuis la 2ème guerre mondiale par la modernisation des techniques agricoles, par le contexte de recherche de rendements élevés et de prix bas qui excluent un certain nombre de terrains inadaptés et par la baisse des vocations d'agriculteurs

PEFC Aquitaine
Source : Cadastre et I.F.N.

Buffaut écrivait déjà en 1930 "A travers les âges elle (la forêt du Périgord) s'est transformée, et a évolué sous l'action de l'homme. Les hautes futaies de chênes et de hêtres ont été (…) peu à peu converties en taillis au fur et à mesure du développement de la civilisation et de l'industrie, en même temps que le pin maritime s'est répandu et a formé des bouquets de plus en plus compacts."

Les forêts du Périgord ont toujours servi les besoins économiques immédiats des hommes. Elles ont été réserve de bois (construction, services, énergie) et terrains de chasse des grands domaines seigneuriaux. Elles ont subi une exploitation "minière" au moment où l'on est passé de l'artisanat à l'industrie en fournissant de l'énergie pour les forges, des bois de construction, des piquets, des bois de mine, des traverses de chemin de fer, du bois pour l'extraction de tannins, des tonneaux, du feuillard, du charbon. Elles ont été très fortement liées aux exploitations agricoles et à cette gestion particulière qui en fait une source de bois de services et un complément dans l'alimentation du bétail.

Enfin, chaque succession était l'occasion de coupes que l'on jugerait abusives aujourd'hui.

Une surface forestière particulièrement liée à l'économie

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la gestion des forêts a progressivement évolué. Les dernières coupes de type "minier" ont été effectuées à la fin des années 40 pour le charbon de bois. Les coupes de taillis à très courte révolution ont très fortement diminué dès la fin des années 50. La modernisation de l'agriculture a rendu obsolètes toutes les pratiques qui appauvrissaient sans cesse les bois liés aux exploitations. Pour les agriculteurs, cette forêt est devenue une réserve financière qui n'est mise à contribution qu'en cas de besoin (par exemple, c'est la forêt qui a financé l'arrivée du machinisme agricole dans les années 50 / 60).

Parallèlement  la sociologie des propriétaires a changé : les agriculteurs qui détenaient 65% de la forêt en 1967, n'en possèdent plus que 24% en 1999

Les nouveaux propriétaires sont soit leurs héritiers qui ne sont plus agriculteurs mais ont gardé des racines locales et les habitudes et traditions qui vont avec, soit très souvent, des personnes récemment installées qui n'ont pas cette culture locale.

Ainsi, après avoir été longtemps trop exploitée selon des rotations trop courtes, la forêt est entrée depuis une cinquantaine d'années dans une phase de sous exploitation notamment en ce qui concerne les "réserves" de pins ou de chênes installées ou conservées par les générations précédentes.

Pendant cette période, les industries utilisatrices ont changé : elles sont devenues plus puissantes, plus concentrées et mieux organisées dans la planification de leur approvisionnement qui lui-même est devenu interrégional : les forges et les fabriques de tannins ont été remplacées par l'industrie lourde (papier, panneaux), les tonnelleries sont devenues parqueteries, les scieries se sont concentrées et ont augmenté leur productivité. La récolte de bois, à peu près stable depuis les années 60, a augmenté sensiblement au cours des années 80 sans pour cela consommer la production annuelle de la forêt du massif Dordogne / Garonne.

Cette forêt dont la surface s'accroît sans cesse n'est pas menacée en tant que telle. Longtemps épuisée d'avoir trop donné, puis plutôt sous exploitée depuis un demi-siècle, elle a toujours souffert du manque de réinvestissement. Sa masse a augmenté, la qualité moyenne des bois qu'elle produit a diminué (sa principale production en masse est le bois d'industrie feuillu dont le département de la Dordogne est le second producteur français).

PEFC Aquitaine Zone Territoires Agricoles du Sud

Une forêt accessoire

Ces territoires, du fait de leur aptitude à des cultures variées et rentables ont été défrichés depuis longtemps ne laissant que des îlots de forêts sur des sols impropres à la culture (rendzines, pentes fortes) ou des "garennes" complètement inféodées à l'activité agricole.

Il suffit de citer les vignobles du Bordelais, de Bergerac, de Duras ou de Buzet, les tomates de Marmande, les prunes d'Agen, le maraîchage autour d'Aiguillon, de Villeneuve sur Lot, les terres à blé du Ribéracois, et bien d'autres activités (élevage, tabac, maïs, arboriculture fruitière, etc.) pour comprendre que les forêts de ce secteur ne sont que résiduelles. La plus grande forêt est celle du Mas d'Agenais qui dépasse à peine les 1 000 ha.

La diminution des surfaces forestières s'est poursuivie jusqu'aux années 1970 (réorganisations foncières, remembrements). Depuis une vingtaine d'années, certaines exploitations ne trouvent pas de repreneurs et des terres agricoles sont boisées en pins et feuillus divers sans pour cela faire évoluer sensiblement le taux de boisement malgré une petite accélération ces dix dernières années. Ces boisements sont très liés aux variations de la politique agricole commune (PAC). Une enquête effectuée par le CRPF  en 1998 en Lot et Garonne cite un rythme de croisière de 270 ha/an de boisements de terres avec un pic en 1995 de 450 ha.

L'évolution des surfaces forestières de la zone Territoires Agricoles du Sud en Lot et Garonne (hors peupliers) est significative de cette évolution :

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Source : I.F.N.

Le phénomène le plus important qui a marqué cette zone est celui de l'extension de la culture des peupliers à laquelle on assiste depuis une quarantaine d'années.

Conclusion

Les forêts du massif Dordogne / Garonne sont hétérogènes pour des raisons géologiques, climatiques, topographiques, historiques et sociologiques.

Cette forêt est divisée en deux. Une partie ancienne, inféodée pendant des siècles aux pratiques agricoles autarciques qui l'ont fortement appauvrie et une partie plus récente qui reconquièrent les territoires abandonnés par la déprise agricole depuis 150 ans. Pendant cette dernière période, la forêt a été exploitée de façon «minière» pendant près d'un siècle et sous exploitée depuis environ 50 ans.

Aujourd'hui, cette forêt privée et morcelée, où la cueillette est la forme de gestion la plus fréquente, se présente majoritairement sous forme de peuplements dont le taillis est une composante importante.

Malgré tout, sa masse et les traditions de mobilisation du bois ont généré trois grandes filières : le chêne, le châtaignier et le pin maritime qui ont été complétées par le peuplier et le noyer installés du fait de l'abandon de la pratique agricole sur des terres de bonnes qualités.

Tels sont les faits marquants de ce massif qui sous tend une politique d'amélioration de la gestion durable.

LE MASSIF DES LANDES DE GASCOGNE

1- Carte du Massif des Landes de Gascogne

PEFC Aquitaine
Source : I.G.N.

Le Massif des Landes de Gascogne est un triangle représentant une surface d'environ 1 million d'hectares, la bordure Ouest est constituée par l'océan Atlantique, la bordure Sud / Est par L'Adour et la Bordure Est / Nord par la Garonne.

Le massif est subdivisé en régions naturelles distinctes définies par l'Inventaire Forestier National :

-         le centre représentant la majeure partie du massif dénommé Plateau Landais ;

-         les zones périphériques avec les dunes littorales à l'Ouest, le Marensin au Sud-Ouest et le Bazadais au Nord-Est. Ces deux dernières régions bénéficient de potentialités pédo-climatiques plus favorables.

Pour le massif des Landes de Gascogne, l'état des lieux PEFC s'est particulièrement inspiré de l'état des lieux au regard des critères et indicateurs de Lisbonne rédigé en 1999 (CIBA). Ce dernier a donné lieu à la signature d'une charte pour la gestion durable des forêts en mai 1999, qui a émergée des travaux d'un groupe de scientifiques multidisciplinaires.

2- Le milieu

L'uniformité apparente du massif est liée à la dominance du Pin maritime (Pinus pinaster), essence autochtone (les premiers vestiges aquitains remontent à la fin de l'ère glaciaire : 8000 BP). On trouve néanmoins une diversité importante de peuplements, en particulier dans les bordures de cours d'eau, dans les zones habitées (airiaux avec chênes pédonculés), en lisière de parcelles et dans les zones périphériques (Dunes, Bazadais, Marensin avec des sous-étages de chênes lièges).

Les faibles potentialités du milieu expliquent cette situation. Les Landes de Gascogne sont couvertes par des sols podzoliques (constitués en trois à quatre mille ans à partir de dépôts sableux du Quaternaire datant du Pléistocène et de l'Holocène, soit entre 16 000 et 9 000 ans BP) très acides et peu fertiles. Le climat océanique local est caractérisé par un déficit hydrique estival marqué. A cette contrainte s'ajoute, souvent, une contrainte édaphique supplémentaire : une accumulation compacte d'acides humiques à une profondeur variant de O,2 à 2 m (alios) contribuant à l'assèchement des sols l'été et à leur engorgement l'hiver. L'alios n'est pas réparti uniformément et explique la forte variabilité des conditions stationnelles qui changent à quelques dizaines de mètres près dans une même parcelle.

3- Histoire du Massif

PEFC Aquitaine Fixation des dunes littorales et extension de la forêt

Le Pin maritime, originellement présent sur les terrains les moins sujets à la submersion (environ un quart de la surface du massif), a, depuis la fin du XVIIIème siècle, progressivement colonisé l'ensemble de la Lande. Les boisements anciens (avant le XIXème Siècle) sont très bien localisés sur la carte de Belleyme disponible à l'IGN. Depuis l'Antiquité la forêt de pin maritime est cultivée à des fins économiques (résine et bois).

Cette extension est liée à l'action de l'homme. Deux préalables, menés dans le cadre d'une politique volontariste d'aménagement du territoire, ont été requis :

  • En premier lieu la stabilisation des dunes littorales, maîtrisée à partir de la fin du XVIIIème siècle, indispensable au développement des peuplements forestiers côtiers, protégeant à leur tour les peuplements de la forêt de production de l'envahissement par les sables et des vents dominants océaniques : « L'Ouest commande L'Est ».
  • Ensuite la maîtrise des techniques d'assainissement et du dimensionnement d'un réseau de fossés permettant l'écoulement des eaux. Ces techniques ont été développées dans la première partie du XIXème siècle.
PEFC Aquitaine Du pastoralisme à l'économie gemmière

Ces évolutions techniques ont été suscitées par la volonté de mettre en valeur le territoire pour accroître le niveau de vie des populations locales (les derniers cas de paludisme ont encore été observés dans les Landes après la deuxième guerre mondiale).

Les revenus tirés de la gemme (résine) rapprochaient plus la culture des pignadas (pinèdes) de l'agriculture que de la foresterie. La gemme procurait en effet un revenu annuel et nécessitait un travail constant en forêt.

Le boisement des Landes par plantation est ancien : des archives mentionnent cette technique au début du XVIIéme Siècle (Sargos, 1997). L'extension importante des boisements au XIXéme Siècle s'est faîte sur des Landes antérieurement vouées au pastoralisme, ce qui a d'ailleurs provoqué des tensions pour l'utilisation du territoire entre les bergers, les résiniers et les sylviculteurs, ces derniers interdisant par exemple le pacage dans les jeunes peuplements de pins.

Le XIXéme siècle a été le témoin en Aquitaine d'un fort développement des infrastructures, en particulier ferroviaires. De nombreux et très importants projets agricoles (cultures et élevage) ont vu le jour, aucun n'a vraiment réussi. Ces projets faisaient référence à la « colonisation » des Landes au même titre que la « colonisation » des territoires plus lointains.

Le basculement définitif dans l'économie gemmière s'est fait à la suite d'une Loi promulguée par Napoléon III en 1857. Cette Loi obligeait les communes à boiser leurs terrains de parcours voués au pastoralisme. Les communes qui ne pouvaient (principalement en raison de considérations financières) ou ne voulaient réaliser ces investissements, ont dû vendre aux enchères ces terrains à des investisseurs privés.

C'est ce dernier cas de figure qui s'est le plus souvent reproduit et qui explique la structure de propriété actuelle. Il est intéressant de noter dans l'exposé des motifs de la Loi de 1857 que le boisement des Landes n'était pas une fin en soi mais une étape intermédiaire qui permettrait l'assainissement des Landes et leur mise en valeur agricole par la suite. Il en fût tout autrement !

PEFC Aquitaine De l'économie gemmière à l'économie du bois et du papier

Le développement économique ne se décrète pas par une Loi. La Loi de 1857 a été rédigée avec clairvoyance car elle s'appuyait sur une dynamique économique qui allait se confirmer. Le dynamisme de l'économie gemmière, principale cause de l'extension du Pin maritime fût renforcé, à la fin XIXème siècle, par l'absence momentanée de concurrence de la principale région mondiale exportatrice : le Sud Est Américain. Ce fait est lié au blocus subit par cette région de la part des Etats de l'Union lors de la guerre de sécession.

L'économie de la gemme était une économie basée sur une main d'œuvre abondante, le travail des résiniers était un travail difficile accompagné d'un isolement constant. La situation sociale des résiniers a évolué au début du XXème siècle et pendant l'entre-deux-guerres à la faveur de crises qui ont marqué l'Histoire de la région.

Le déclin de la production gemmière s'est confirmé dès l'entre-deux-guerres, puis s'est accéléré après la deuxième guerre mondiale, les rares unités de transformation qui ont subsisté après les années 1960 ont disparues dans les années 1980. Ce scénario s'explique par la structure des coûts de la gemme, intégrant une grande part de main d'œuvre, et la concurrence de pays comme la Chine, le Mexique ou le Portugal. Aujourd'hui des projets de valorisation de la résine existent, s'ils sont développés ils intéresseront néanmoins des surfaces limitées.

Le Bois unique produit assurant aujourd'hui le maintien et l'entretien du massif forestier :

La sylviculture s'est adaptée à ces changements et au début des années 1960, les groupements de vulgarisation de sylviculteurs à l'échelle locale (les GPF ou Groupement de Productivité Forestière) ont réfléchi sur de nouvelles techniques plus adaptées à la production de bois et ont assuré leur diffusion chez les sylviculteurs privés. Il s'agit en particulier de la sélection et de la certification des semences et des techniques de travail du sol et de conduite des peuplements. La productivité moyenne en bois du massif des Landes est ainsi passée de 4 m3/ha/an en 1960 à 10 m3/ha/an en 1999.

Parallèlement au sciage, les valorisations des sous produits du secteur du bois d'œuvre se sont développées. En premier lieu le papier, la première papeterie est issue d'un regroupement de sylviculteurs, elle a vu le jour à Mimizan dès les années 1920. Il existe aujourd'hui trois grandes unités sur le massif qui utilisent du pin maritime. Plus récemment les industries du panneau ont fortement investi dans la région (5 unités industrielles). Une forte dynamique d'investissements accompagnée d'une internationalisation des groupes industriels a été constatée dans les années 1990.

L'agriculture occupe environ 10 % de la surface, ce qui est sensiblement du même ordre que du temps de l'économie vivrière du 19 siècle. Cependant, la localisation des parcelles a changée.

A partir des années 1950, à la suite du départ des gemmeurs, plus de la moitié de ces surfaces ont été reboisées. A la même époque les grands incendies d'après guerre provoquèrent une vente massive de propriétés suite au découragement des sylviculteurs.

De vastes clairières pouvant atteindre 1000 hectares en certains endroits furent défrichées et cultivées en maïs. Celles-ci constituent un élément de défense passive contre les incendies.

PEFC Aquitaine La gestion des risques depuis le milieu du XXème Siècle

L'ensemble de la dynamique décrite depuis le XIXème Siècle a été accompagnée par une organisation forte des structures professionnelles. Les adaptations fréquentes et radicales au contexte socio-économique et aux événements climatiques ont renforcé cette organisation.

La deuxième moitié du XXème Siècle a vu quatre accidents majeurs sur le massif.

·        Les incendies de la décennie 1940 qui ont ravagé 40 % de la surface totale du massif et fait 80 morts dans la banlieue Sud de Bordeaux. Ils ont conduit au développement d'une structure originale : les associations communales de défense des forêts contre l'Incendie rendues obligatoires sur le périmètre des Landes par une ordonnance de 1948. Ce sont des associations de sylviculteurs dont l'objectif est la prévention. Le but principal est de permettre l'intervention des pompiers, en charge de la lutte active, le plus rapidement possible sur un départ de feu. Pour cela les sylviculteurs améliorent l'accès à la forêt et à l'eau par des aménagements : pistes, fossés, points d'eau et plus récemment un système d'information géographique qui permet de localiser et de connaître l'état de ces aménagements. Le financement de ces actions est assuré par une taxe spéciale sur les forêts payée par les propriétaires et par un soutien des pouvoirs publics.

La gestion des risques incendie avant la deuxième guerre mondiale bénéficiait du fait que la forêt était plus peuplée. Les risques liés à l'ouverture de la forêt étaient contrebalancés par la sensibilisation des autochtones aux incendies et l'aide bénévole qu'ils apportaient dans la lutte contre le feu.

La gestion du risque incendie a aujourd'hui changé de nature en raison de la pénétration d'une population citadine et estivale en très forte augmentation. Les actions principales qui sont menées portent sur la création et l'entretien des accès et des points d'eau.

·        La tempête du 01 au 02 décembre 1976, qui a généré de l'ordre de 2 millions de m3 de dégâts et a touché principalement la partie sud du massif et le Médoc.

·        Le gel de 1985 a entraîné des dégâts sur 60 000 ha, 30 000 ha dépérissant ont du être coupés (Forêt de Gascogne, 1996). La quasi-totalité des peuplements touchés étaient issus des reboisements consécutifs aux incendies de la décennie 1940/1950 effectués avec des graines d'origine ibérique. Ce problème a été résolu par une politique volontariste de certification des semences.

·        La tempête du 27 décembre 1999 fut l'autre événement important : plus de 120 000 ha ont été très fortement touchés entraînant environ 27 millions de m3 de chablis pour le seul massif des Landes de Gascogne. Les vents ont atteint des vitesses (plus de 200 km/h à 30 mètres du sol) qui ne permettent pas de discriminer la performance d'un type de sylviculture par rapport à un autre : dans ce cas, aucun peuplement forestier n'y résiste, quelle que soit l'essence.

Néanmoins, à la suite de cette tempête, les organismes de développement sensibiliseront fortement les sylviculteurs pour tenir compte dans les interventions sylvicoles du risque futur de chablis.

La tempête a entraîné une crise économique sans précédent en provoquant une chute du prix des bois de chablis pour les sylviculteurs et en fragilisant à plus long terme l'approvisionnement des industries.

L'expérience retirée de cet événement a permis d'acquérir des techniques de conservation des bois (en particulier la conservation des bois sous aspersion). Une nouvelle réflexion sur l'assurance des forêts est entamée mais elle dépasse le cadre des seuls sylviculteurs et aucune conséquence concrète n'est apparue pour l'instant.

De plus la mécanisation de l'exploitation forestière, entamée depuis trois décennies, a été considérablement accélérée et fera sentir des effets durables en particulier en matière de sécurité du travail.

Evolution des surfaces boisées depuis le XIXème siècle


Source : I.F.N., Cadastre et Statistiques Forestières

Source : Les chiffres prennent en compte la surface totale boisée de l'Aquitaine en comparaison de la surface totale boisée des départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne. En effet, seule une série de chiffres basée sur la surface totale boisée des trois départements concernés est disponible sur une durée historique. L'agrégation actuelle « Massif des Landes de Gascogne », définie par l'IFN en 1979 et qui sera utilisée dans les indicateurs quantitatifs, constitue 84% de la surface totale boisée de ces trois départements.

La surface forestière a été multipliée par 2,46 en un siècle (entre 1861 et 1961), principalement en raison des boisements en pin maritime des landes intérieures vouées à l'économie pastorale. Entre 1861 et 1979, la surface forestière a augmenté de manière continue même si l'on relève quelquefois des reculs ou des variations locales. En particulier, on a constaté une diminution de la surface boisée en raison, notamment, des grands incendies de la décennie 1940-1949. Néanmoins l'ensemble des surfaces incendiées à été reboisé et l'on retrouve aujourd'hui un taux de boisement légèrement plus élevé. Depuis la deuxième guerre mondiale, les surfaces forestières se sont stabilisées autour de 1,2 millions d'hectares pour les trois départements.



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